dépendance etc...

Publié le par Comité DA 58

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Trois Français sur quatre souhaitent que la dépendance soit prise en charge par la Sécurité sociale.  D’ailleurs, contrairement à une idée reçue, cela n’alourdirait guère les prélèvements obligatoires. Mais Nicolas Sarkozy a d’autres projets. Son idée à lui, c’est de favoriser l’assurance privée. Après la complémentaire santé, la prime dépendance. C’est cadeau. 

Le Chef de l’Etat l’a présenté ce mardi comme une option, patience, patience : « Quand nos finances publiques sont dans la situation où elles sont, quand le travail est à ce point taxé, quand 5 millions de Français ont déjà souscrit une assurance dépendance, est-il raisonnable de ne pas s’interroger sur le rôle que peuvent jouer les mutuelles, les compagnies d’assurances et les organismes de prévoyance ? »  

Selon le Président, seuls « des a priori idéologiques » conduiraient à récuser d’emblée l’assurance privée. Or, affirma-t-il, « l’idéologie n’a rien à faire dans une affaire de cette importance, et de cette gravité ».

Gravité : voilà le mot en trop, le mot pour faire peur ; à l’angoisse de la dépendance, il ajoute l’effroi de son financement. Comme si la dépendance allait faire exploser le budget de l’Etat ou désintégrer celui de la Sécurité sociale.

Rappelons donc les chiffres, arrondis pour faire simple, à partir des projections du rapport Gisserot. Aujourd’hui, la dépendance frappe 2,4 millions de Français ; elle coûte 10 milliards d’euros aux familles et 20 milliards d’euros aux finances publiques. En 2025, on comptera quelque 3 millions de personnes dépendantes, la charge publique sera passée de 20 à 30 milliards, la part des familles étant stabilisée à 10 milliards.
Il s’agit donc de trouver 10 milliards d’euros, soit un demi-point de PIB, d’ici à 2025. On y parviendrait aisément en augmentant le taux de la CSG de 0,06 point par an, ce qui serait – on en conviendra – à peu près indolore.

Il serait juste, au demeurant, de prélever plus sans guère de douleur, afin de diminuer encore la part du financement laissée à la charge des familles.

Cette solution serait bien plus avantageuse qu’un recours à l’assurance privée. Aucun coût de perception : les circuits de la CSG sont rodés. Pas de déperdition dans les frais de publicité, comme on le voit avec les complémentaires santé. Pas de déperdition non plus dans les profits des assureurs. L’option CGS serait la moins chère.

En outre, ce qui ne gâte rien, les prestations seraient réparties équitablement, et non pas en fonction de la capacité contributive, comme c’est le cas avec l’assurance privée.

Quant à l’épouvantail des « taxes sur le travail », que Nicolas Sarkozy a une fois encore brandi, il appelle une ultime question : pourquoi un prélèvement obligatoire sous forme de CSG serait-ilplus pénible qu’un  prélèvement obligé sous forme de prime d’assurance ?

Il serait déraisonnable de ne pas s’interroger.

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Publié dans La vie de DA58

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